Bien s’équiper en montagne
Le plaisir est dans le sac

De la course à pied au grand alpinisme, en passant par le ski et l’escalade, il n’est pas toujours possible de transporter un équipement digne de faire face à toutes les situations. Le bon sens de l’amateur de grand air est alors indispensable dans le choix de ses vêtements. Revue de détails…

TEXTE & PHOTOS : Romain Tornay

Avant d’entreprendre une sortie, il est primordial de consulter minutieusement un bulletin météorologique précis et de prendre en compte la durée de l’escapade, son éloignement ainsi que les possibilités de refuge en cas de mauvais temps. En outre, un aspect majeur caractérise les milieux montagnards: plus nous prenons de l’altitude, plus les changements météorologiques sont brusques et contrastés. Quelle que soit la saison, le temps peut changer très rapidement. En moyenne montagne et en été, il est possible de passer d’un soleil brûlant à une neige cinglante en moins d’une heure. Il est donc indispensable de s’équiper en adéquation avec l’environnement dans lequel nous pratiquons nos loisirs. Premièrement, un équipement vestimentaire approprié est une garantie de confort, donc de plaisir. Mais aussi, il permet souvent d’éviter certaines catastrophes. Si nous pensons parfois aux gelures, celles-ci sont relativement rares en dehors des conditions extrêmes. En revanche, notre corps peut rapidement atteindre un état d’hypothermie à toutes les périodes de l’année, même en basse altitude. Afin d’éviter cette situation qui peut être fatale, nous devons en montagne nous protéger contre trois facteurs : le froid, l’humidité et le vent.

Se protéger contre le froid
L’air ne nous refroidit pas. C’est notre organisme qui va tenter de réchauffer l’air environnant, si la température de celui-ci est inférieure à la température du corps. Il est donc nécessaire de s’isoler au maximum de l’atmosphère qui nous entoure afin de conserver la chaleur produite par notre organisme. Si nous ne pouvons fournir l’énergie nécessaire pour réchauffer l’air, nous nous refroidissons jusqu’à l’équilibre des températures entre l’air et notre corps.
La laine constitue un très bon isolant. Toutefois, les vêtements de laine sont volumineux (dans un sac, par exemple), lourds et sèchent lentement. Il est donc préférable de s’équiper d’un pantalon ou d’une veste en « laine polaire » dont la thermicité est proportionnelle à l’épaisseur des modèles. Les vêtements en « laine polaire » sont compressibles, légers, perméables à la transpiration et sèchent rapidement. Nous retiendrons néanmoins la laine comme matière idéale pour protéger nos pieds et nos mains contre le froid. Les sous-vêtements jouent également un rôle prépondérant dans la rétention de notre chaleur. Une première couche (même fine) protégeant tant le bas que le haut de notre corps, saura nous tenir au chaud. Dans ce cas aussi, une matière perméable à la transpiration et séchant rapidement doit être préférée.
La meilleure façon de corréler notre activité aux conditions météorologiques consiste à nous vêtir de plusieurs couches de textiles, de les enlever ou les ajouter au gré des efforts et des températures. Un sous-vêtement, une « laine polaire » fine ainsi qu’une deuxième plus épaisse pourraient représenter un schéma standard s’adaptant à la majorité des activités exercées par des montagnards néophytes ou amateurs. Pour les plus frileux ou les plus audacieux, une couche supplémentaire en duvet apporte une protection optimale contre le froid.
Aussi, la déperdition de chaleur de notre corps n’est pas proportionnelle à la surface exposée. Certaines parties, comme la tête, doivent être bien protégées. C’est pourquoi il est fortement recommandé d’emporter un bonnet et des petits gants, même durant les mois les plus chauds.

Se protéger contre l’humidité
L’humidité peut provenir de deux sources différentes. S’il paraît évident que la pluie, la neige ou le brouillard caractérisent l’humidité, il ne faut pas omettre de se protéger contre notre transpiration. Notre organisme doit produire beaucoup plus d’énergie pour chauffer de l’eau que de l’air à la même température. Par conséquent, mouillés, nous nous refroidissons beaucoup plus vite.
La « laine polaire » sus-citée n’apportant aucune protection contre l’humidité, il est impératif d’ajouter une dernière couche à son équipement. Il convient généralement d’utiliser une veste et un pantalon peu épais, munis d’un textile à la fois respirant et imperméable. La plupart des équipementiers font appel aux célèbres tissus Gore Tex ® pour assurer cette caractéristique. Rester sec ! Telle pourrait être la devise du montagnard. Il est donc indispensable d’ajouter dans son sac des vêtements de rechange pour remplacer les couches qui ne peuvent être séchées rapidement.

Se protéger contre le vent
Le vent éloigne la mince couche d’air préalablement réchauffée par notre corps, qui doit donc recommencer son travail. La sensation de « froid » est dès lors augmentée. Par exemple, selon le facteur de refroidissement éolien, une température de 0°C subie sous un vent de 40 km/h correspond à une température de –16°C. Généralement, si un tissu est imperméable à la pluie, il isole également du vent. Cependant, ce n’est pas le cas de l’inverse. Certains équipementiers proposent des habits en « laine polaire » munie d’une couche de tissu qui protège du vent. Ces vêtements ne protègent finalement que partiellement du vent, et en aucun cas de la pluie ou de la neige. Pour une protection maximale, nous ferons une fois encore référence aux fameux tissus produits par Gore Tex ®.

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